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Du 22 au 28 novembre 2004

De Azofra à Calzada Del Coto (Espagne)

"Quoi de neuf ?" Minute ! Attendez deux secondes... les voici les neuvièmes news de vos Cavaliers sans Frontières favoris ! Nous étions donc à Azofra baignant dans le rouge dans la Rioja...

Nous quittons lundi 22 novembre Azofra baignant cette fois dans le blanc, non pas le vin mais la brume et le brouillard. Nous devinons que nous traversons des champs de vigne et, au détour d'un champs de cultures céréalières, nous débouchons subitement en plein coeur d'une cité-fantôme : une toute nouvellle ville sortant du néant, créée de toutes pièces, tout est neuf, pas un seul bâtiment ancien. Stupéfiant, cette culture de la brique en Espagne... Emergeant du brouillard, apparaît Santo Domingo de la Calzada. Même topo. Chantiers succédants aux chantiers. Tout ce qui n'est pas en rénovation est nouveau. Nous entrons dans la cathédrale (en cours de restauration) pour fixer sur la pellicule le poulailler qu'elle abrite (oui, vous lisez bien : il y a un coq et une poule dans la cathédrale !). En sortant de Santo Domingo, nous sortons aussi de la Rioja et entrons dans la Province de Burgos. Le Camino nous oblige à longer des kilomètres durant la Nationale 120 et son incessant défilé de véhicules en tout genre lancés à toute vitesse dans le brouillard (de la folie!) jusqu'à Belorado où Pierrot nous attend, heureusement, avec un réconfortant feu de bois pour nous réchauffer le corps et le moral.

Feu de bois et barbecue ne pourrons toutefois remettre sur pied Jean-Claude qui a pris froid sur cette étape éprouvante de 35 km et qui, fiévreux, nous laisse repartir dans la brume de ce mardi matin. Après une heure, la brume se dissipe, laissant poindre un franc soleil pour une mémorable balade en altitude. Nous montons jusqu'à 115O m d'où nous jouissons d'un panorama grandiose pour la pause de midi (voir photos, car mes mots ne suffisent pas pour retranscrire la beauté de la petite source qui coule à côté de nous dans cette brune forêt d'automne sur fond de sommets enneigés dominant un village devenu minuscule perdu dans la vallée). Nous redescendons un peu sur terre mais remontons aussitôt sur un plateau où l'église de San Juan de Ortega est présentée tel un joyau dans son écrin. A peine remis en selle, nous débouchons sur une nouvelle crète et nous en reprenons plein la vue avec ce somptueux paysage sur Agès que nous traversons en direction d'Atapuerca et son site préhistorique.

Les yeux probablement fatigués par tant d'éblouissements en une seule journée, nous perdons la trace du Camino face au soleil couchant qui nous incite déjà au rêve. Heureusement, l'assistance veille et nous récupère hors-piste pour nous faire traverser Burgos. Magnifique, cette première journée complète en Castille Y Leon se termine fort tard à Rabé de Las Calzadas.
Le gel s'est installé durant la nuit. Le brouillard a étendu sa nappe blanche (de Castille) sur toute la journée de mercredi. Frustrés, comme privés de dessert après le festin visuel de la veille, nous arrivons à Castrojériz. Seules les ruines du couvent San Anton (dont deux arcs gothiques gigantesques surplombent la route goudronnée) arriveront à marquer durablement nos rétines avides. Castrojériz nous dévoilera timidement quelques remarquables édifices anciens, mais, transpercés par le froid, nous ne pourrons les apprécier à leur juste beauté.

Jeudi matin, il gèle toujours et le brouillard ne se décide toujours pas à nous quitter. Les organismes humains commencent souffrir et c'est une véritable épidémie de rhino-laryngite qui s'abat sur notre caravane: ça tousse et ça crache dans tous les coins. On s'arrache les Kleenex et le prix du papier-mouchoir s'enflamme au départ de Castrojériz quand nous constatons que Yago a cassé un fer et ne sera donc pas de la "fête"aujourd'hui.

Des kilomètres et des kilomètres de lignes droites sans rien voir. On entend au loin de temps en temps le moteur d'un tracteur dans les champs. Nous marchons beaucoup pour nous réchauffer. Parfois une petite séance de trotting s'impose pour réchauffer les chevaux. Impossible de galoper, mais le rythme est bon le long du Canal de Castillo car nous sommes tous bien décidés à arriver au plus vite à l'étape. Heureuse surprise, en toute fin de journée, le brouillard se lève, dévoilant un soleil réconfortant sur Poblacion de Campos où Yago est passé par les stands et a reçu 4 nouveaux fers. Encore une petite journée de repos pour lui pour faire le plein et il sera apte à repartir.

Gel et brouillard nocturnes sont habituels maintenant. Poblacion de Campos parvient cependant à évacuer assez vite la brume matinale. Une grande ligne droite de 14 km le long de la N120 traversant 3 villages jusqu'à Carrion de Los Condes et une autre ligne droite de 18km sans village à travers les champs jusqu'à Calzadilla de la Cueza : voilà le résumé de l'itinéraire de ce vendredi 26 ; et plus, c'est tout plat. Morne journée dans la Morne plaine. Mis à part Carrion qui recèle quelques trésors architecturaux, rien à se mettre dans le disque dur visuel. Des champs à perte de vue. C'est long, monotone, abrutissant... et ça fait les affaires du seul hostal-bar que compte Calzadilla en cette période.

Samedi, le pansage d'Eliott révèle une "gonfle" importante au dos l'empêchant d'accompagner Yago (qui reprend du service) et ses amis pour une randonnée au cours de laquelle nous avons enregistré quelques virages et quelques légères côtes le long de la N120. Les maisons en torchis et briques de terre séchée donnent des airs africains aux villages que nous traversons. Sahagun, première ville de la province de Leon, visible de très loin, ne sera atteinte que bien tard.

Belle porte et églises de briques rouges la caractérisent sur notre route vers Calzada Del Coto qui nous accueille pour notre journée de repos bienvenue pour guérir tous les enrhumés que notre camion transformé en ambulance transporte.

En vous envoyant mille bisous amicaux, faites attention à vous... "Atchoum!". Nos virus pourraient être aussi contagieux que le virus du cheval qui nous a touché antérieurement et entrainé dans... la folie du raid de Compostelle.

Bises. A+ . Jean-Claude, Julie, Pierrot, Anita, Franck, Georges.