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De Condom à Larribar (France)
Ravis de vous retrouver pour ce septième rendez-vous sous le ciel de Condom, encore tout émoustillés par le chaleureux accueil du week-end, nous entrons ce lundi 8 novembre dans les vignes des Côtes de Gascogne.
Le Gers, au gré de ses vallons ensoleillés déroule sous le pas de nos chevaux ses sentiers arborés et ses vignes jusqu'à Montréal où nous montons sur la voie de chemin de fer désaffectée pour de longs galops jusqu'à Eauze. Quatre kilomètres plus loin, le domaine de Millet de la famille Dèche nous tend les verres pour une dégustation de ses vins, Floc de Gascogne, Armagnac et nous propose le gîte pour la nuit.
Désolés de quitter cet endroit de grande qualité, nous replongeons dans les vignes vendangées. Les chevaux sont très nerveux et, au détour d'un champ de maïs, nous rencontrons les premiers chasseurs à la palombe. Impressionnant ! On peut penser ce que l'on veut de ce type de chasse, force est de reconnaître l'ingéniosité des systèmes d'élévation des pigeons servant à attirer les palombes, la complexité des "planques" aériennes et terrestres et qui en disent long sur la détermination des hommes à défendre ce type de chasse. A la sortie de Nogaro et son circuit automobile campagnard, le vrombissement des bolides nous renvoit sur notre terrain de prédilection, les sentiers et chemins, jusqu'à Aire-sur-Adour et nous établissons notre repaire à Latrille dans les Landes. L'excès de sang de nos montures, ce matin, nous décide à diminuer leur ration énergétique pour nous lancer dans le Béarn le mercredi 10.
Le terrain plat cède très rapidement la place à un relief plus accentué et le GR déroule un tapis de bitume trop important à notre goût. Les Blondes d'Aquitaine (très vaches !) nous regardent passer se demandant probablement si nous apprécions les paysages, églises, villages fortifiés et autres bastides... à la béarnaise. En vue de l'étape à Fichous nous pouvons enfin nous permettre un super galop sur les crêtes d'où nous découvrons les premières cîmes enneigées des Pyrénées.
Jeudi 11 est un jour férié et, de ce fait, le camion d'intendance ne peut pas se déplacer, n'ayant pas la dérogation pour rouler les week-end et jours fériés. Nous logerons donc en gîte le soir à Navarrenx et le camion nous rejoindra vendredi. Le gîte communal de Navarrenx se révèlera particulièrement confortable pour recevoir les pèlerins détrempés et fourbus que nous sommes à la suite de cette étape parcourue sous une pluie glaciale incessante. Logement insolite par contre par les chevaux qui se répartissent tout autour de l'église sur une étroite bande herbeuse qu'ils auront vite fait de transformer en labouré. Prévoyant la tournure des événements, nous avions pris la précaution de les ravitailler en foin (acheté à un tarif usurier). Le soir, pour nous remettre de notre pénible journée, nous nous régalons d'un délicieux gâteau basque annonciateur du pays que nous allons aborder dès le lendemain.
Vendredi 12, sans l'assistance du camion resté à Fichous, nous nous débrouillons pour reprendre la route encore un peu ramollis par la pluie de la veille. Nous démarrons sans grand enthousiasme une journée que nous prévoyons "de bitume" en attendant l'étape pyrénéenne mythique du col de Roncevaux et, ôh surprise, nous allons vivre l'une des plus belles journées de ce raid. Le soleil ne tarde pas à se faire sentir, les pistes à se multiplier sous le sabot de nos destriers avides de les avaler au galop. Dans les bois, les palombières se succèdent et, au sommet d'une colline, il apparaît devant nous : le Pays Basque, dans toute sa splendeur automnale, étale ses rondeurs mammelonnées sous nos yeux éblouis. Quel régal que d'entendre puis surprendre un vol de grues en formation cherchant un passage pour franchir les Pyrénées pendant la pause de midi. L'après-midi, la fête se poursuit. Les montagnes russes défilent. Ca monte, ça redescend et toujours ces paysages aux sinusoïdes entrelacées qui nous tendent les bras. "Ôh temps ! Suspend ton vol...". Arrivés à Larribar, les sens pleins prêts à exploser, les grues poursuivent leur bruyant ballet aérien et nous retrouvons notre maison mobile sur un terrain de pelote basque.
Samedi, c'est sur notre 60ème journée que "le jour se lève encore". Le soleil, par contre, lui, ne se lèvera pas. Nous devinerons les paysages que nous traverserons. Mieux même, la pluie, nous obligeant à nous calfeutrer dans nos parkas et ponchos, nous fera passer à côté de la Stèle de Gibraltar, là où les différents Chemins de Compostelle convergent, sans un regard. Tête baissée nous escaladons le chemin de transhumance préhistorique et romain qui nous amène au sommet de Soyarce où vivait, selon la légende, un ermite soignant les pieds des pèlerins et d'où on peut découvrir un "superbe panorama sur les Pyrénées" d'après le guide. Il nous faudra revenir plus tard pour en vérifier l'exactitude car on n'y voyait pas à plus de trente mètres. Les villages aux maisons blanches et boiseries peintes aux couleurs basques typiques défilent dans la grisaille de la vallée que nous suivons alors jusqu'à l'étape. L'obscurité nous surprend et nous sommes obligés de ralier l'étape au trot, traversant Saint-Jean-Pied-de-Port en vitesse.
Heureusement, dimanche, jour de repos classique maintenant, nous aurons l'occasion de faire plus ample connaissance avec cette petite perle nichée au pied du col de Roncevaux. Nous y sommes enfin ! Cette étape mythique du Chemin de Compostelle nous attend pour ce lundi 15 novembre, soit exactement 2 mois, jour pour jour, après notre départ de Düsseldorf. Nous ne négligeons aucun détail. Cette étape dont nous rêvons tous depuis que ce raid a été décidé il y a deux ans, elle ne peut s'improviser. Après la reconnaissance en 4x4 de ce dimanche matin, la fixation de crampons en Tungstène aux sabots de nos compagnons, Jérémie vient nous retrouver pour partager ce grand moment équestre. Les photos ramenées de la reconnaissance ne laissent aucun doute. Ca va être"chaud" demain: gel, vent glacial, verglas, neige mais ça passe...
"Encore une fois dormir!". Encore une fois vous quitter. Encore une fois vous remercier.
A+.
Bises.
Jean-Claude, Julie, Pierrot, Jérémie, Anita, Frank, Georges.
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