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Le monde du cheval dans votre département
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Du 24 octobre au 7 novembre 2004

De Bozouls à Condom (France)

Notre sixième rendez-vous coïncide avec notre départ de Bozouls pour notre première étape 1OO % aveyronnaise par un beau dimanche 24 d'octobre.

..."Cette étape restera marquée par le retour de Pierrot à cheval après de longues années d'abstinence dues à un terrible accident et une longue rééducation. Bravo et Châpeau bas à l'ami Pierrot !"

Bozouls mérite véritablement que l'on s'y attarde pour visiter cette curiosité géologique qu'est l'imposant "Trou de Bozouls": faille gigantesque d'une centaine de mètres surplombant le Dourdou. Sortis du Trou, nous attaquons rapidement le Causse Comtal sous un soleil écrasant. Trop rapidement cependant, à la sortie d'un sous-bois, nous débouchons sur les premières villas qui nous indiquent que nous approchons d'une ville : Rodez. Image rêvée depuis notre départ de Düsseldorf il y a quarante jours, sa cathédrale émerge au loin comme un mirage que nous contournerons par Floyrac.

Le lendemain, lundi, est un jour important. Nous arrivons en effet à Baraqueville, là où Jean-Claude a mis sur pied l'association Cavaliers-sans-Frontières et où nous pouvons déjà dire que la première moitié de notre périple est bouclée. Baraqueville nous accueille sous une pluie battante qui n'arrive pas à entamer notre moral gonflé à bloc à l'idée de revoir tous ceux qui nous ont vu partir il y plus d'un mois.

Mardi, journée porte-ouverte : nous consacrons notre journée à tous ceux que notre raid fait rêver, aux autorités municipales qui nous font l'honneur d'une réception chaleureuse et au maréchal-ferrant qui chausse nos montures des ferrures qui nous emporteront vers l'Espagne.


Mercredi, après des adieux émus à Mouss' qui nous quitte à regret, nous nous prêtons de bonne grâce à l'exercice redoutable de l'interview télévisée entre Saint-Cyprien et Conques. Sous le regard amusé du tympan de la basilique Ste Foy, la caméra de FR3 se balade autour de nos destriers pressés de redémarrer vers d'autres aventures plus adaptées à leur tempérament. Conques constitue véritablement un tournant dans le raid : désormais, nous suivrons, autant que possible avec des chevaux, le fameuxGR 65 de Compostelle. Profitons-en pour rendre hommage au travail remarquable de Moustapha qui a tiré la majorité des randos jusque-là: du travail de grand professionnel effectué dans des conditions ingrates parfois et dont il s'est acquitté avec brio et élégance ; encore merci Mouss' !

Jeudi 28, dès le départ de Conques, le GR se révèle piègeux. Au sortir de la vallée, de véritables plaques rocheuses à escalader se proposent sur un sentier très étroit. En véritables équilibristes nos chevaux avalent les difficultés d'un pied sûr et volontaire. Du travail d'artiste doublé d'une performance athlétique hors du commun. Fabuleux ! Au sommet, le trajet sur les crêtes ensoleillées révèle l'Aveyron dans toute sa splendeur automnale jusqu'à Livinhac-le-Haut pour une étape écourtée de 6 km vu les difficultés rencontrées en début de journée.

Livinhac nous voit repartir d'un pas léger ce vendredi : ayant bien récupéré des efforts de la veille, sous la conduite de Kezako leur "chef", nos montures nous enmènent vers les sommets de Montredon. Après le pique-nique, le temps se gâte et c'est sous la pluie que nous passons l'après-midi, jusqu'aux portes de Figeac où nous attendons le van pour le transport des chevaux. En effet, Le GR traversant la ville, il nous est impossible de le suivre à cheval. Beduer nous accueille pour l'étape dans un camping avec gite équipé d'infrastructures équestres toutes neuves. Nous apprécions l'espace proposé par la salle commune d'autant plus que nous recevons la visite de nos "supporters"belges et d'amis journalistes.

Retour du soleil et coucher de soleil magistral sur fond d'arc-en-ciel annonciateur d'une journée somptueuse le lendemain pour cette rando dans le Lot. Le Lot propose un terrain difficile, très caillouteux, peu propice aux allures, des paysages de causse remarquables qui nous offrent un dolmen en guise de table pour déjeuner. Nous y rencontrons le premier pèlerin sur notre route : un suisse que nous croiserons encore à d'autres reprises. La traversée de Cajarc peut se faire à cheval et nous vaut un joli vacarme lorsque les sabots de nos six chevaux martèlent le pont métallique qui enjambe le Lot. A la sortie de Cajarc nous sommes pris en charge par Camille qui nous guide (heureusement) jusqu'à sa ferme équestre du Mas de Laval et nous invite à sa table pour déguster ses productions "bio". Merci pour l'accueil sincère et chaleureux malgré le travail que réclame pareille exploitation.

La pluie accompagne la préparation de nos chevaux le dimanche matin qui clôture ce fantastique mois d'octobre. Grand détour et beaucoup de goudron pour retrouver le GR dont nous nous sommes écartés pour aller au Mas de Laval, mais le rythme est bon, les chevaux tiennent une forme étonnante. Jusqu'à 13h, heure à laquelle la pluie cesse, nous ne pouvons guère faire d'allures tant la caillasse est omniprésente. Bach nous tend les bras pour la trève de la Toussaint, où nous ne déplorons aucune fugue mais apprécions une super démonstration "Led Zep" de Philippe à la guitare.

Mardi 2, nous reprenons la route 66-1 en direction des hauteurs de Montcuq qui nous dévoile ses charmes après dissipation des brumes matinales. Un très beau terrain communal au bord d'un lac non loin de St Cyprien où vécu Nino Ferrer nous invite à partager son calme réparateur. "On dirait le Sud...", on dirait une image de rêve, on dirait le temps suspendu, on dirait..."ici, je me sens bien", mais il faut déjà repartir pour la 5Oème journée d'aventure.

Après avoir fait tamponner nos "Credencial" à l'Office du Tourisme de Montcuq tenu par un personnage haut en couleur originaire de Düsseldorf (ça ne s'invente pas), le GR 65 nous ballade à travers ses sous-bois et champs de cultures vallonnés du Quercy Blanc et nous attire irrémédiablement à Lauzerte, cité médiévale où nous sommes reconnus par des villageois abonnés à "La Dépêche du Midi". Durfort-Lacapelette et ses vignes nous annoncent que Moissac n'est plus très loin. Le boulanger local nous reconnaît aussi. Nous sommes dorénavant attendus au détours du Chemin sur lequel nous revoyons périodiquement les mêmes pèlerins. Une poignée de main, un sourire, un signe de loin... on se reconnaît entre pèlerins. On parle depuis quelques jours d'un pèlerin américain parti de Bulgarie et qui aurait 2 jours d'avance sur nous et que nous nous réjouissons de rencontrer. C'est la petite histoire de la communauté du Chemin en marche vers Compostelle.

La brume matinale fait désormais partie du quotidien. Elle se dissipe en général en fin de matinée. Le GR nous réserve des journées tantôt bitume, tantôt piste. Un jour n'est pas l'autre. Aujourd'hui, jusqu'à Moissac, c'était bitume. A Saint-Antoine, après transfert pour contourner Moissac, nous entrons de plein-pied dans le Gers. Au départ, brume habituelle maintenant, mais là, elle ne nous quittera pas de la journée en ce vendredi 5 novembre. Grisaille, humidité, froidure d'abbé... Journée couronnée par un PV pour Pierrot dressé par un "Cruchot" de Lectoure. Heureusement, l'accueil de Nouredine (le frère de Moustapha) et sa famille nous fait très vite oublier les errements du fonctionnaire-racketeur.

Lectoure, cité gallo-romaine remarquable voit le retour de Frank qui nous revient, cette fois définitivement jusqu'au terme à Saint-Jacques. Samedi, très rapidement remis en selle, il profite d'une très belle journée de bonheur dans les prés du Gers pour se glisser à nouveau dans la peau d'un Cavalier-sans-Frontières jusqu'à Condom qui nous invite à déguster ses excellentes Côtes de Gascogne. Cette étape restera marquée par le retour de Pierrot à cheval après de longues années d'abstinence dues à un terrible accident et une longue ré-éducation. Bravo et Chapeau bas à l'ami Pierrot.

La journée de dimanche à Condom nous servira de repos préservatif pour les tâches futures qui nous attendent et notamment les Pyrénées qui pointent tout doucement leur pics enneigés dans nos esprits. Nous arrivons bientôt aux 2/3 du périple et il nous semble que tout va très vite désormais. Les journées s'enchaînent les unes aux autres, tous les rouages sont bien rôdés, ça baigne, ça roule, très très vite. Chaque jour qui passe est un jour de bonheur partagé en équipe. Chacun à sa place et une place pour chacun. Vivement demain ! Le jour se lèvera encore pour les Cavaliers-sans-Frontières qui pensent à vous... qui nous suivez, lisez, soutenez, aimez.

Bises de Jean-Claude, Pierrot, Julie, Anita, Frank, Georges.